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La Programmation - Les Lieux - Les Horaires


Les Compte-Rendus
La 14ème Route du Rock s'est tenue les 13, 14 et 15 août 2004.

Retrouvez sur cette page les liens vers les comptes-rendu des webzines, les galeries de photo, ainsi que les articles de la presse écrite:

Photos
des sites persos, plein de photos, de Saint Malo, et c'est beau ;-)

  • FrŸdŸric vous propose plein de trÒs chouettes photos sur tasteofindie.com .
  • Des photos de concerts et d'ambiance sur volubilis.net .
  • Les clichŸs d'Alain Marie.
  • L'aller-retour Angleterre-Saint Malo racontŸ tout en images par Listenear, very good ;-)

 

Le Carnet de Route
Pendant les 3 jours du festival, une Ÿquipe motivŸe composŸe de Ronan, Nicolas, Mario, Julien et Maelle a rŸalisŸ et distribuŸ le "Carnet de Route", petit journal de la Route du Rock. Au programme: affiche du jour, portraits d'artistes, interviews, coulisses, compte rendu, photos, dessins... Pour tous ceux qui ont cette chouette initiative, vous pouvez consulter et tŸlŸcharger les 3 carnets de route en suivant les liens ci-dessous (recto/verso, format pdf):

des oublis ? signalez le !

  • Presse

LIBERATION:
Le public retrouve la Route de Saint-Malo
Le festival rock a fait «édition pleine» ce week-end avec un programme riche et rafraîchissant.
Par Philippe BROCHEN
lundi 16 août 2004
Saint-Malo envoyé spécial
Il urge de classer la Route du rock au patrimoine national. Car ce festival pourrait fort bien un jour payer le prix fort de son culot et de sa fringale défricheuse. Triste destin qu'il convient de conjurer tant le rendez-vous malouin, dont la 14e édition, de vendredi à dimanche, a frappé très fort, ne ressemble à aucun autre en France : après s'être vu baptiser Mecque de la brit-pop, dès sa naissance en 1989, la Route du rock a décidé, depuis 1998, de passer cette étiquette au solvant et de s'offrir un passeport neuf pour enjamber avec audace les frontières de la six-cordes et de l'électronique. Sans toutefois jamais tomber dans une programmation outrageusement «commerciale» ou clientéliste. D'où danger.
Indispensables à la survie financière (950 000 euros de budget cette année, autofinancés à 75 %), les têtes porteuses trouvent une cohérence harmonieuse dans une affiche composée avec intégrité, mais sans intégrisme. C'est ainsi que les grosses écuries (dEUS, The Kills, Air et, hier soir, Jon Spencer ou Dionysos) ont côtoyé des formations encore confidentielles mais prometteuses. Un temps approchés, Sonic Youth et les Pixies auraient pu eux aussi rejoindre le fort de Saint-Père, vaisseau de pierre dressé par Vauban et situé à une dizaine de kilomètres de Saint-Malo, où se déroulent les hostilités depuis 1995. «Nous, c'est du pur jus, admet François Floret, directeur et coprogrammateur. On est nés avec la scène anglo-saxonne indépendante, et on s'y tient toujours.»
Intimiste. L'an passé, quelques désistements tardifs (PJ Harvey, Beck, Morsheeba) ont enrhumé la comptabilité : 50 000 euros de pertes (80 000 de passif cumulé), avec seulement 14 000 spectateurs payants sur les trois jours, alors que 20 000 sont nécessaires à l'équilibre. Par bonheur, les festivaliers ont retrouvé le chemin de la Route : 5 500 vendredi, 8 000 samedi et 7 000 hier, malgré le déluge qui a contraint, vers 22 h 30, à interrompre le programme.
A Saint-Malo, la journée commence par une sieste sur la grande plage. Musicale, comme il se doit. Samedi, un millier de bronzés potentiels ont été bercés par les reprises des années 70 et 80 (Clash, Talking Heads, XTC, Tuxedomoon...) façon bossa-nova du quatuor parisien Nouvelle Vague. La quête vocale du pitre Camille et le timbre plus retenu de Mélanie, accompagnés de deux musiciens, ex-Objets, ne manquent pas de chien. Le festivalier pouvait ensuite rejoindre le Palais du grand large, qui accueillait chaque après-midi, pour la deuxième année, 450 privilégiés (payants) lors de sessions intimistes, barrées et fragiles. Ainsi, samedi, après le chant «nickdrakien» de Gravenhurst, l'Américaine Laura Feist, 28 ans et look de l'étudiante en géologie qu'elle fut, a promené ses ballades folk et ses variations rock au son dépouillé mais jamais rustique, couronnés de textes bruts. Vendredi, Coco Rosie (folk urbain US) puis Velma (pop cross-over suisse) avaient sévi dans le même lieu.
Quant au Fort, le saint des saints, il n'aura pas eu le temps de s'ennuyer. Vendredi, après le dernier concert français - peu convaincant - des Ecossais de The Beta Band (ils splittent après l'été), le duo The Kills a lâché le son écorché, bilieux, du guitariste anglais Hotel, jean moulé et boots en crotale, et le chant tendu de sa compagne américaine VV qui, dans la même veine, surpasse souvent PJ Harvey, c'est dire. Cinquante-cinq minutes de mélodies rugueuses et furieuses. La relève était scabreuse pour dEUS. Mais il en faut plus pour déstabiliser les Belges, qui faisaient là leur retour après cinq ans d'aphonie. Foutraques, baroques et mélodiques, les Anversois, dont la sortie du nouvel album est imminente, n'ont rien perdu de leur harmonie bordélique.
Short en skaï. Samedi, le bricolage en faux rythme et la beauté décontractée des Flotation Toy Warning en début de soirée ont mis le quartet allemand Lali Puna sur les rails de sa mélancolie électronique. Avant que le duo français Air livre sa pop vaporeuse mais équilibrée à la nuit étoilée, et que les (toujours poseurs) Versaillais de Phoenix ronronnent leur pop soignée, mais par trop maniérée. Tout le contraire des New-Yorkais de TV On The Radio, dont le «gospel» électrique trouve tout son sens dans le jus de tripes qui sort de la transe du chanteur-prédicateur et de la guitare rythmique «thugsienne» du seul Blanc de la formation.
Puis arrivait Peaches sur les coups de 2 h 20. Néo-punk dont l'imagination consiste à s'attifer en vieille pute (short blanc en skaï et soutif idoine, gueule peinturlurée). Hypothèse basse concernant la Canadienne installée à Berlin : uniquement capable de s'enfoncer dans la vase (line) de la provocation sexuelle. Hypothèse haute : performeuse déjantée et singulière, genre cabaret trash. «Shaking dicks» (en remuant des bites), répétera-t-elle six minutes durant avec, à ses côtés, deux jeunes femmes armées d'appendices en caoutchouc. Sur le plan musical (boîte à rythme et guitare dégueulante), une certitude : pas grand-chose à branler.

OUEST FRANCE:

Retour sur les belles plages musicales de la 14e Route du rock
Avec 20 000 spectateurs accueillis sur trois jours, l'édition 2004 de la Route du rock qui s'est achevée très tôt ce matin est incontestablement un succès. Les organisateurs peuvent souffler.
Cette édition devait leur permettre de remonter la pente (l'an passé, le festival n'avait attiré que 14 000 amateurs de rock). C'est fait. « Nous devrions parvenir à éponger les deux tiers de notre passif », estime François Floret, le patron du festival. Grâce à une affiche plus rassembleuse que les années précédentes (Air, dEUS, Dionysos...), les organisateurs sont parvenus à attirer les amateurs de programmations pointues et les aficionados de groupes plus grand public. « C'est vers ce genre d'affiche que l'on veut désormais aller. Ça n'est pas parce qu'un groupe vend beaucoup de disques qu'il ne peut pas être programmé chez nous. »
Un esprit d'ouverture qui semble bien convenir aux milliers de festivaliers qui ont arpenté la Route du rock cette année. Ils n'ont pas hésité à multiplier les escales sur la plage de l'Éventail, au Palais du grand large et au fort Saint-Père à la découverte d'artistes aux univers très différents. Coup d'oeil dans le rétroviseur de cette 14e édition.
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Fort des 20 000 spectateurs de l'édition 2004, le festival pense à faire des petits
La Route du rock renoue avec le succès
Près de 20 000 spectateurs ont arpenté, ce week-end, la Route du rock. David Adémas.
Pari relevé pour la Route du rock, 14e du nom. Le festival malouin qui avait vécu une édition en demi-teinte l'an passé a renoué, ce week-end, avec le succès en attirant près de 20 000 personnes dans ses filets.
Le plus heureux. François Floret, le patron de la Route du rock, est soulagé. Avec 20 000 spectateurs accueillis en trois jours, le festival renoue avec le succès. « Ça va nous permettre d'équilibrer le budget de l'édition 2004 et de résorber, on l'espère, le passif du festival 2003 qui n'avait attiré que 14 000 personnes. »
Les plus souriants. Les spectateurs n'ont pas boudé leur plaisir, vendredi, samedi et dimanche sur les trois sites du festival. Sur la plage de L'Éventail, ils étaient quelques centaines vendredi, deux mille samedi, et mille dimanche, assis sur une serviette ou allongés sur un transat pour écouter, gratuitement, et souvent en famille, de la musique douce.
Au Palais du grand large, dans la magnifique rotonde avec vue sur mer, le public a massivement répondu présent à l'appel des découvertes du festival. Le lieu a d'ailleurs affiché complet pendant les trois jours.
Enfin, le public a été conquis par la programmation plus rassembleuse du fort Saint-Père, mêlant têtes d'affiche et groupes en passe de le devenir.
Le plus complimenté. Le Monsieur Sécurité des « Siestes musicales », organisées sur la plage de l'Éventail, chaque après-midi, n'a constaté « aucun débordement », affirme le patron de la Route du rock. « Au moins cette année, les détracteurs (NDLR : les habitants de l'Intra-muros qui ont obtenu le déménagement des Siestes musicales de Bon-Secours à l'Éventail) ne trouveront rien à redire. »
Les plus déçus. Les festivaliers respectueux des horaires du programme officiel de la Route du rock ont tous loupé le concert mémorable du groupe de bossa-nova Nouvelle Vague, sur la plage de l'Éventail, samedi après-midi. Et pour cause, il a été avancé d'une heure en raison de la marée montante. Un élément qui, semble-t-il, n'avait pas été pris en compte par les organisateurs pour établir leur programmation. Deux mille spectateurs se sont tout de même fait emporter par la Nouvelle vague.
La plus ambitieuse. L'association Rock Tympans, organisatrice de la Route du rock, aimerait beaucoup que son festival fasse des petits... L'idée d'organiser quelques concerts pendant l'hiver non pas à Saint-Père, mais à Saint-Malo, fait son chemin.
« L'équipe du Palais du grand large qui accueille depuis déjà deux ans, dans le cadre du festival, des artistes, semble être prête à nous suivre sur ce projet-là », annonce François Floret.
Seule petite fausse note sur la partition : la Ville de Saint-Malo qui a déjà consenti le maintien de la subvention versée annuellement à l'association ne souhaite pas pour l'instant suivre Rock Tympans dans cette aventure.
Lionel CABIOCH.
Ouest-France du lundi 16 août 2004
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Astropolis et la Route du Rock défrichent
Les deux festivals musicaux les plus fouineurs de l'été se sont tenus ce week-end à Brest et à Saint-Malo. Ce ne sont pas les plus gros, loin de là, mais ils ont l'influence des lieux où les réputations s'affirment ou s'écornent... Et ce sont aussi de beaux moments de fête. Regards parallèles sur ces deux événements.
Les moments forts
Astropolis, dimanche, 5 h. Laurent Garnier, installé dans la cour du manoir de Kéroual, fait péter les White Stripes, puis Nirvana et les Clash. Le quart d'heure rock'n'roll. Sous un arc rouge et un faisceau laser vert, le 'meilleur Dj du monde' en est déjà à sa huitième heure de set. Au milieu du public, un puits. Dix torses nus dansent sur la margelle. La tête marque la mesure, les mains sortent des poches, les pieds commencent à marteler le sol, les jambes à frétiller...
La Route du Rock, dimanche, 1h 30. La chemise ouverte sur son torse baigné de sueur, Tunde Adebimpe renverse la tête en arrière et lâche un cri profond que n'aurait pas renié le grand Otis Redding. Le guitariste à la spectaculaire coiffure afro, Kyp Malone, sautille et double le chant de Tunde en falsetto. De l'autre côté, le râblé David Andrew Sitek se désarticule autour de sa guitare. Le son allie la tension punk de New York et la soul la plus profonde. C'est nouveau et vraiment excitant. OK, on aurait pu retenir le très bon concert des têtes d'affiche Air, mais il fallait choisir. C'est fait. Les flops
Astropolis, jeudi soir et samedi dans la nuit. La pluie et la petite bruine brestoise. « C'était pas bien de le faire en novembre. La prochaine fois, on le fait au mois d'août », rigolent, jaune, les organisateurs.
La Route du Rock, samedi, 23 h 55. Les Japonais et les Allemands les aiment beaucoup. Ils s'en sont plutôt bien sortis, mais on n'arrive toujours pas à croire à Phoenix, groupe versaillais qui se croit rock'n'roll et affectionne le cheveu mi-long romantique. Les découvertes
Astropolis, vendredi, 16 h. Devant Passerelle, le centre d'art contemporain de Brest, Nikko, l'ex-batteur des Tétines noires, nous invite à monter dans sa Mercedes 1974. Sa salle de concert. La plus petite du monde. On s'installe à trois à l'arrière, sur une vieille banquette en velours. L'ambiance est intimiste : guirlande électrique rouge au plafond, vitres recouvertes de papier kraft. A l'avant, sur le siège passager, une sono et un ordinateur remplacent « les musiciens dans le coffre ». C'est parti pour 10 minutes de concert. Le crooner nous tourne le dos, jette des coups d'oeil dans son rétroviseur. 'A l'arrière des taxis', version lounge.
La Route du Rock, vendredi, 16 h. L'une voulait être soprano classique, l'autre a une voix joliment fêlée. L'une porte une plume derrière l'oreille, l'autre une tresse à l'indienne. Elles sont soeurs, américaines, mais ont composé leurs chansons à Paris. Elles aiment les guitares folk et les instruments-jouets, l'innocence et l'ambiguïté. Elles s'appellent Coco Rosie. Les instants de folie
Astropolis, vendredi, 3 h, au cabaret Vauban. Il fait chaud. Très chaud. Le dancefloor transpire encore des assauts electro-tech de la Djette berlinoise Ellen Allien. L'entrée sur scène de la chanteuse de Vive La Fête fait encore monter le thermomètre. Vêtue d'une mini-robe pailletée, rimmel dégoulinant, Els Pyno vampe la scène et le public. Fébrile et hypnotisé par le show. Les musiciens débordent d'énergie, comme possédés par leur electro-glam.
La Route du Rock, samedi, 16 h 30. Sur la plage de l'Eventail, au moins deux mille personnes, nonchalamment allongées sur le sable, écoutent Nouvelle Vague. Entre deux bossa, la chanteuse, Camille, va se plonger dans la mer et revient, trempée, finir sa chanson.
Le coup de barre
Astropolis, samedi, 20 h 30, avant de partir au manoir de Kéroual pour la grosse soirée. Phelps est en train de remporter la médaille d'or en natation. Il va falloir affronter de nouveau les stroboscopes et les rythmiques technoïdes. Trois jours de festival, c'est harassant si on ne veut pas louper LE moment.
La Route du Rock, dimanche, 16 h. Déjà deux nuits dans les pattes. Crevé. Un rythme sinueux sort des enceintes installées sur la plage. Bientôt, le pied marque le tempo, la tête se désembrume. C'est reparti. Le bilan des courses
Astropolis, 10 000 festivaliers ont gagné Brest pour les dix ans, à la soirée du samedi. Un record. En 1995, ils étaient 1 200. Le bilan est encourageant pour les organisateurs qui aimeraient s'éclater plus sur Brest et investir d'autres lieux. Pour mêler encore d'autres publics.
La Route du Rock, vingt mille personnes ont investi les abords du Fort Saint-Père, sans compter le succès des concerts gratuits à la plage. Objectif atteint. C'est parti pour une quinzième édition que les organisateurs annoncent ambitieuse.
Nadine BOURSIER et Philippe RICHARD.
Ouest-France du lundi 16 août 2004
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Dernière soirée arrosée sur la Route du rock
Show magistral de Dionysos entre les averses, dimanche soir
Les festivaliers de la Route du rock n'ont pas perdu le sourire, dimanche soir, malgré les trombes d'eau qui se sont abattues sur le fort Saint-Père.
Il s'en est fallu de peu pour que la dernière soirée de la Route du rock tombe à l'eau. Dimanche soir, vers 21 h 30, un orage a éclaté sur le site du fort Saint-Père, empêchant les Blonde Redhead d'aller jusqu'au bout de leur concert. Après une longue interruption, la soirée a finalement pu reprendre son cours vers 23 h avec le concert de Dionysos. Magistral !
Cette soirée-là restera longtemps gravée dans la mémoire des festivaliers de la 14e Route du rock. Dimanche, peu après 21 h 30, un orage éclate sur le site du fort Saint-Père. La pluie vient rendre un peu plus « gadoueux » le sol déjà fragilisé par les pluies de la semaine. Sur le camping, les tentes s'affalent. Sur le site des concerts, les festivaliers s'abritent comme ils peuvent sous les vélums des stands restauration, bar et merchandising. Certains ont tout prévu. Bottes, parapluies et sacs poubelle sont de sortie. « Ce soir, c'est pas la fête du string mais la fête du poncho », peut-on entendre dans le public. L'averse se transforme vite en déluge. La direction du festival décide « par sécurité » d'écourter le concert des New yorkais de Blonde Redhead. La scène est transformée en piscine. Beaucoup de spectateurs ont décidé de jeter l'éponge et « de se rentrer ».
Continuera, continuera pas ? La soirée du dimanche est vers 22 h 30 fortement compromise. Et puis, comme par miracle, sans doute un coup des dieux de la pop, la pluie cesse, vers 23 h. Les techniciens s'empressent d'éponger la scène. L'espoir renaît chez les festivaliers. Des hourras de joie résonnent dans l'enceinte du fort. Enfin, vers 23 h 30, le groupe tant attendu, Dionysos fait son apparition sur scène. Après avoir entonné le refrain de « Singing in the rain », le combo réputé être le meilleur groupe de scène français se lance dans un show d'une heure et demie à l'énergie époustouflante. Quatre-vingt-dix minutes menées tambour battant au cours desquelles Mathias, le leader charismatique du combo multiplie les déhanchements, va chercher le public jusque dans la fosse, grimpe sur les enceintes puis, comme dans un dernier élan du coeur voulant tout donner aux spectateurs trempés et à bout de souffle, se jette dans la foule. Il se laisse porter jusqu'à la tour régie à une centaine de mètres de là avant de revenir sur scène, sans chemise, saluer une dernière fois le public qui ce soir lui a tant donné.
Lionel CABIOCH.
Ouest-France du mardi 17 août 2004

L'HUMANITE:
Musique
Saint-Malo est sur la Route du rock
Saint-Malo a tout pour plaire : en plus du soleil, de la mer à portée de maillots de bain et d’un site exceptionnel, le festival breton propose l’une des programmations musicales les plus exigeantes de l’été. En accordant une place de choix au rock indépendant et à la musique électronique, souvent cantonnés à la marge.
Saint-Malo (Côtes-d’Armor),
envoyé spécial.
Dédié aux musiques actuelles indépendantes, le festival de la Route du rock s’est forgé en quatorze ans une solide réputation, à l’image de sa programmation pointue, souvent alléchante, d’une trentaine d’artistes répartis entre valeurs sûres et valeurs montantes, rock tonitruant et électro minimaliste. " C’est l’un des rares festivals qui proposent de la musique indépendante ", selon Erwan qui vient depuis cinq ans à Saint-Malo. Et puis il s’agit peut-être du " seul vraiment à taille humaine ". Le fort de Saint-Père, doté d’une scène unique, impose des limites à ses géniteurs : pas plus de 12 000 spectateurs sur le site, tandis qu’un festival comme les Vielles Charrues peut en accueillir quatre fois plus. Marion y était, au festival de Carhaix : " C’est l’usine, on se sent un peu perdu. " À l’inverse, la Route du rock, " c’est convivial, d’autant plus que les gens sont plutôt curieux, on y fait de vraies rencontres ". On vient autant à Saint-Malo pour les têtes d’affiches - Air, Dionysos ou Deus, dont c’est l’unique date française - que pour les autres groupes, ceux que l’on ne connaît pas, et dont la découverte live est d’autant plus excitante. Car ce que l’on entend à Saint-Malo permet de prendre le pouls de la musique d’aujourd’hui, d’" écouter du son neuf ", selon l’Anglaise Judith qui fait chaque année la tournée des festivals européens, à commencer par Sonar à Barcelone, ou Benicassim près de Valence. Deux festivals qu’elle a boudés cette année, par choix.
C’est dire si la programmation de l’édition 2004 avait de quoi donner des coups de soleils aux autres grands raouts rock estivaux. Notamment parce que l’on pouvait y faire de vraies découvertes, comme celle de Velma. Ce groupe expérimental suisse débute son concert par trois minutes de silence. Le buste droit comme la justice, le regard fixe, les yeux dans le vague. Habillés comme des comptables des années soixante-dix, les Helvètes ont un faux air de Gilbert et George. " We are making art ", répétaient à l’envi les deux plasticiens anglais. Les quatre de Velma aussi. " On fait aussi bien des performances que des concerts, les deux sont liés ", affirme le chanteur Christophe Jacquet. Grand silence dans le Palais du Grand-Large, l’autre scène du festival, suspendue au-dessus de la mer. Et puis des rires, un type salut les " Deschiens suisses ". Ça rigole, ça rigole, et puis nettement moins quand les coucous sortent de leur boîte. Le son de la guitare de Christian Garcia devient vite très dur. Car la musique des Velma est sombre, faussement enjouée, malade presque : il y a quelque chose de louche chez eux, un truc qui cloche. C’est tant mieux. Une autre découverte : Laura Veirs. À vingt-huit ans, l’ancienne géologue américaine chante des chansons délicates et poétiques, délicieusement surannées, qui s’inscrivent dans la longue tradition des songwriters d’outre-Atlantique. Elles évoquent une colline, une plage ou du vent. Ou une histoire d’amour : " Il y a une ombre entre nous ", souffle-t-elle pour sa première chanson.
Les Kills, en revanche, font la tournée des festivals depuis deux ans. Pour le couple de musiciens VV et Hotel, une version rock du tandem Stone et Charden, la musique c’est " à la vie, à la mort ". On tape du pied, on remue les hanches, ils y connaissent quelque chose au rock, c’est sûr. C’est vrai aussi de RJD2 : sa fusion géniale de hip-hop, de funk et de country est complètement jubilatoire. Précédés d’une rumeur énorme, les TV On The Radio déçoivent : leur mélange de guitares saturées et de voix soul n’a pas complètement pris, samedi soir au Fort.
Et puis il y avait aussi des gros, aussi, à Saint-Malo. Phoenix, c’est du solide, de l’efficace même. Tout le monde y trouve son compte : dès le premier couplet on sait qu’on sera capable de chanter les suivants. Mais on est moins surpris par leur rock un brin formaté que par celui, hors normes, franchement inspiré, des Belges de Deus ou par la pop synthétique des deux d’Air.
Le festival fermait boutique dimanche soir avec, entre autres, les malicieux Dyonisos, souvent présentés comme l’un des meilleurs groupes français sur scène, et Fennesz, petit génie de la musique électronique.
" Saint-Malo n’est qu’un rocher ", disait Chateaubriand. Ça semble un peu sévère, aux vues des nouvelles pistes que propose son festival.
Jérémie Dubois

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Détail de la programmation

Le Quizz RDR:_Les Réponses - Vos Souhaits 2004 !
La Revue de Presse 2004

VOS VISUELS 2004

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Le Fort
(ouverture des portes: 18h00)

Vendredi 13
H
Samedi 14
H
Dimanche 15
H
Now It's Overhead
19.15
Flotation Toy Warning
19.15
Mojave 3
19.15
The Beta Band
20.30
Lali Puna
20.30
Girls in Hawaii
20.35
The Kills
21.55
Air
22.05
Blonde Redhead
22.00
dEUS
23.20
Phoenix
23.40
Dionysos
23.25
LCD Soundsystem
00.55
TV On The Radio
01.05
Blues Explosion
01.05
RJD2
02.20
Peaches
02.30
Troublemakers
02.30

Le Palais du Grand Large
(ouverture des portes: 15h)
interludes assurés par Iroskin

Vendredi 13
H
Samedi 14
H
Dimanche 15
H
Coco Rosie
16.00
Gravenhurst
16.00
Murcof
16.00
Velma
17.25
Laura Veirs
17.25
Fennesz
17.25

La Plage

Vendredi 13
H
Samedi 14
H
Dimanche 15
H
La Kuizine
13.00
Magnetic.D Jukebox
13.00
Colleen
13.00
Margo
15.00
Nouvelle Vague
16.00
DJ Oil
15.00


NEW
Soirée d'Ouverture
Jeudi 12 août, à partir de 22h
au 109, 3 rue des Cordiers, Saint Malo (Intra Muros) - Entrée Gratuite.
Programme: Robin Guthrie (Cocteau Twins , Violet Indiana) + Firefact, Firefact Feat. Céline (CQFD 2003 Les Inrocks)
+ DJ La Rouff et Double MIXte.

PROGRAMMATION 2004
VENDREDI 13 AOUT
Now It's Overhead (USA)
nowitsoverhead.com
The Beta Band (GB)
betaband.com
dEUS (Bel.)
deus.be
The Kills (GB/USA)
thekills.tv
LCD Soundsystem (USA)
dfarecords.com
RJD2 (USA)
rjd2site.com et rjd2.net
Coco Rosie (USA)
Velma (Suisse)
velma.ch
La Kuizine (Fr.)
lakuisin
Margo (Fr.)
margo.ue.st
SAMEDI 14 AOUT
Phoenix (Fr.)
wearephoenix.com
Lali Puna (All.)
lalipuna.de
morrmusic.com
Air (Fr.)
intairnet.org
Peaches (Can.)
peachesrock.com
Flotation Toy Warning (GB)
flotationtoywarning.co.uk
TV On The Radio (USA)
tvontheradio.com
Gravenhurst (GB)
silentagerecords.co.uk
Laura Veirs (USA)
lauraveirs.com
Nouvelle Vague (Live - Fr.)
nouvellesvagues.com
Magnetic.D-Jukebox (Fr.)
magnetic.fr.st
DIMANCHE 15 AOUT
Blues Explosion (USA)
matadorrecords.com
Blonde Redhead (USA)
blonderedhead.com
Dionysos (Fr.)
dionyweb.com
Girls in Hawaii (Bel.)
girlsinhawaii.be
Mojave 3 (GB)
mojave3online.com
Troublemakers (Fr.)
Murcof (Mex.)
murcof.com
Fennesz (Aut.)
fennesz.com
Colleen (Fr.)
colleenplays.org
DJ Oil (Fr.)

 

 

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