La Route du Rock, Le Fort

Histoire:

1695: Vauban, architecte du roi et responsable de plusieurs édifices dans la région de Saint Malo, désigne lors de son iventaire la commune de Saint Père Marc en Poulet comme "une position militaire importante pour le défense de la province de Bretagne".

1707: décès de Vauban le 30 mars.

1758: par deux fois, les anglais tentent de prendre la ville de Saint Malo par les terres en débarquant près de Chateauneuf. Il est décidé de suivre les préconisations et les plans de Vauban pour établir une fortification afin de lutter contre les probables invasions anglaises.

1777: La construction est confiée à De Carpilhet, colonel au corps royal du génie, et De Caux, directeur des fortifications de Bretagne. Début des travaux pour huit ans. Il est établi au croisement des routes de Saint-Malo-Rennes, Dinan-Pontorson. Sa fonction était de protéger Saint-Malo d´une attaque terrestre et de contrôler la remontée de la Rance par de l'artillerie, les approches du fort sur l´est étant protégées par des marais. La première pierre est posée le 14 juillet 1777:
"Louis XVI Régnant pour la sûreté de la Bretagne
Charles Philippe comte d’Artois, frère du Roi Et joseph II empereur d’Allemagne
Ont vu cet établissement
Marie-Thérèse Butler, épouse de Monsieur Etienne Baude Marquis de Vieuville, Chevalier de St-Louis
Capitaine aux gardes françaises
A posé la première pierre en 1777".
Les conditions de travail sont éprouvantes, le détail des heures effectuées ramène une moyenne stable de 13 heures par personne et par jour. Entre 1782 et 1783 se construit la poudrière.

1785: fin des travaux. On dénombre 50 morts pendant sa construction. Le fort a d'abord abrité une garnison, avec 500 à 600 soldats logés dans des casemates, avant de devenir une poudrière.

1789: pendant la révolution, le fort sert temporairement de prison. Son armement est alors de 18 canons.

1880: Un arsenal est construit près de la Poudrière.

1885: Afin de servir de magasin arrière pour les ouvrages de la côte de Saint Malo, le fort est relié au port par une voie ferrée dont le parcours obligera la destruction du pont levis de l'entrée.

1914-1918: Première Guerre Mondiale. Le fort accueillera une centaine d'officiers allemands prisonniers.

1940-1944: Seconde Guerre Mondiale. L'armée allemande l'occupe pour stocker munitions et torpilles (obus pour canons de 194 mm et 75 mm, torpilles de la Kriegsmarine). Le fort résiste aux bombardements alliés, à la fin de la Seconde Guerre mondiale mais les allemands détruisent une partie des casemates avant de quitter le fort. Après une brève occupation américaine à la Libération, Le déblaiement du fort aura lieu de 1994 à 1950.

1955: le fort est classé comme établissement servant à la conservation, à la manipulation ou à la fabrication des poudres, munitions d'artifices ou explosifs. Dépôts de munitions issues du déminage des plages. Durant la Guerre Froide, l'armée y aurait brièvement entreposé des missiles à tête nucléaire.

(entrée du fort - carte postale 19??)

1976: La carrière militaire du fort s'achevé lorsque l'armée décide de s'en séparer.

1988: Le fort est déclassé et remis au domaine public.

1989: La Commune de St Père rachète le fort. Ouverture au public en juillet.

1993: en août, l'association Rock Tympans "teste" le fort avec un concert de Noir Désir. (voir historique du festival).

1994: première Route du Rock sur une soirée le dimanche 14 août.

1995: un chantier d'insertion s'emploie à conserver et mettre en valeur ce patrimoine touristique d'envergure régionale. Les Compagnons du Devoir sont venus lui prêter mains fortes pour assurer la réhabilitation des ouvrages en pierre.

1997: découverte en novembre d'une poudre incandescente. La nouvelle tombe: "il faut fermer le fort pour raison de sécurité".

1998: début de travaux de déminage. Les dossiers passent en haut lieu de bureaux en bureaux et le calendrier prend du retard. La 8ème Route du Rock se tiendra en dehors du fort. Il faudra 2 mois de travail aux démineurs de l'armée et à une société spécialisée dans ce genre de dépollution pour mener à bien le nettoyage du site qui s'achevera en mai 1999. L'endroit ne présente plus aucun danger après le déminage de 5 obus déterrés d'entre 3 et 5 mètres de profondeur, des anciennes cartouches et cette poudre incandescente utilisée pour la mise à feu des projectiles et présente en nombre. les compagnons du devoir participent à la réhabilitation de ce site qui devient alors un centre régional de formation et bénéficie ainsi d'un savoir faire enviable.

2005: Des éboulements ont lieu au pied des murs des bastions. Le camping du festival, dans les fossés du fort, n'est plus autorisé.

Aujourd'hui: Le Fort abrite désormais toute l'année un village des artistes, une guinguette et des salles d'exposition, gérés par l'Association One Two Three Fort. Manifestations culturelles (Les Rives Celtes,...), événements sportifs et visites guidées se succèdent aujourd’hui régulièrement. La communauté Urbaine du Pays de Saint Malo envisage l'aménagement d'un espace de spectacle à jauge variable, de plein air couvert, avec début des travaux à l'horizon 2008.

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(plan d'origine de Carpilhet, 1785)

Caractéristiques:

Le fort présente un vaste quadrilatère bastionné équipé de larges remparts, de fossés profonds et chemins couverts sans ouvrages extérieurs. L'ensemble de l'ouvrage représente une superficie de 30ha.
L’enceinte se compose de quatre bastions (bastions du Roi, de la Reine, D'Artois et Monsieur) flanqués, séparée par des courtines dont la principale abrite 26 casemates (abris enterré, protégé contre les obus) de part et d’autres d’une porte centrale équipée d’un pont-levis raccordant le glacis. Aujourd’hui, le Fort ne comporte plus que 13 casemates. Chaque casemate mesure 20 mètres de long par 6 mètres de large pour 4,7 mètres de haut.
La poudrière, longue de 46 mètres de longueur par 13 mètres de large, est le plus beau bâtiment de l’ensemble mais aussi la plus grande poudrière d’Europe. Flanquée de nombreux contreforts extérieurs sur sa longueur, elle permet de forcer une onde verticale plutôt que latérale en cas d’explosion de ses réserves de poudres.

(source: Rock Tympans - Plan du site, configuration Route du Rock 1996.
A noter, à droite de l'entrée, les murs - 14/15- , restes des casemates détruites par les allemands. Ces murs ont depuis été supprimés)

Le Fort et la Route du Rock:
L'enceinte peut contenir jusqu'à 12 000 spectateurs. Les 500 m2 de La poudrière servent de loges et de salle de réception. L'Arsenal et ses 140m2 accueille catring et réception.

Sources: